vendredi 1 juin 2012
La couronne mondiale offerte à Viswanathan Anand est en or et bronze , elle pèse 8 kg .
Comment avez-vous vécu cette journée ?
Anand : C'était incroyablement
tendu. Quand je me suis levé ce matin, je savais que ça se terminerait
aujourd'hui, mais je ne savais pas comment. Le match a été tellement
équilibré que je ne savais pas comment les tie-breaks allaient se
dérouler. Maintenant je suis soulagé, je suis encore trop tendu pour
être réellement heureux, mais je suis vraiment soulagé.
La première partie a été incroyablement tendue. J'avais vu Tb7, mais je
ne pouvais pas y croire. Dans la 2e, je pense avoir été mieux toute la
partie. Dans la 3e j'étais perdant, mais j'avais la chance d'être
perdant avec du contre-jeu. Normalement le score aurait dû être égal
après cette partie. Dans la 4e partie - normalement on ne joue pas pour
la nulle mais c'est ce que j'ai fait. J'étais très content de réussir à
doubler les Tours sur la colonne "e".
Gelfand : C'était un match égal.
Dans la 2e partie j'avais des compensations plus que suffisantes pour
le pion. Le problème de ce match pour moi est d'avoir été toujours en
retard à la pendule, ce qui a provoqué mes erreurs.
Question à Anand : Quelle était votre stratégie pendant ce match ?
Je savais que ce serait un match difficile. Au niveau de la
préparation on a vu que c'était équilibré. Le problème dans ce type de
matchs est que chaque erreur coûte très cher. Vous ne souhaitez pas
courir derrière le score. Le moment clé a été ma défaite dans la 7e
partie. Le départage était très tendu, je pense que mon adversaire peut
dire la même chose.
Qui étaient vos secondant secrets ?
Anand : ça dépend ce que vous appelez secondants. Il y avait mon équipe officielle et ça suffit.
Gelfand : Beaucoup de gens m'ont aidé, mais il n'y pas lieu d'en parler.
Question à Gelfand : N'auriez pas vous dû jouer plus vite, notamment apres la 2e partie quand vous vous êtes rendus compte de votre retard ?
Si vous regardez mon approche en tie-break j'ai toujours assez bien réussi. Il n'y avait pas lieu de changer cette approche.
Question à Gelfand : Vous avez prouvé aux gens qui ne vous croyaient pas capable de tenir en match face à Anand qu'ils se trompaient.
J'ai déjà vu ce film, en 1999, on a dit que j'avais eu de la chance. Je me contente de faire mon truc, jouer aux échecs.
Question à Gelfand : e5 a été une surprise pour vous dans la 4e partie ?
Bien sûr que j'étais préparé, mais là je jouais pour gagner, donc je
devais prendre du temps pour choisir la ligne qui m'offrait le plus de
chances.
Question à Gelfand : Savez-vous que beaucoup d'Israéliens suivent avec passion ce championnat ?
C'est toujours agréable de savoir que ses compatriotes vous supportent,
j'espère que ça permettra aux échecs de se développer car en Israel les
joueurs d'échecs sont mal considérés. Il n'y a que 5 ou 6 joueurs
professionnels, on répète aux jeunes de trouver un vrai travail.
J'espère que les échecs professionnels pourront exister en Israel après
ce match.
Question à Gelfand : Comment évaluiez-vous vos chances après votre victoire ?
Je me concentrais toujours sur la partie d'après, il faut jouer les
parties les unes après les autres, je n'avais pas le temps d'évaluer mes
chances de victoire finale.
Question à Anand : Quel moment retenez-vous le plus dans ce match ?
Je dirais juste que mes nerfs ont mieux tenus. Si il y a une partie dont
je suis fier, c'est la 8e partie, j'ai bien réagi. Bien sûr Boris n'a
pas joué au mieux, mais je n'avais pas dormi après ma défaite de la 7e
partie. Je suis soulagé car je réalise que les choses auraient pu
tourner en ma défaveur. Tout a commencé en 2009, j'ai vu que Boris avait
une grande détermination et il a montré sa motivation. Je savais que
j'aurais mes chances, mais je ne me suis jamais considéré comme favori,
je connais Boris depuis trop longtemps pour ça.
De Jean Louis Eeckhout
Je ressens beaucoup de lucidité et d'amertume chez Boris Gelfand
après cette défaite en rapide qui lui coute le titre mondial , il
aurait aimé l'offrir à tous ceux qui l'ont soutenu : Dans le monde
entier mais aussi en Israel . Boris Gelfand est né en Biélorussie
mais il est Juif et vit depuis 1999 dans ce pays .
Interview de Yochanan Afek publié dans la revue Europe Echecs n° 620 du mois d'avril 2012.
Voilà ce que dit Afek : " Il y a une longue tradition de la
pratique des échecs en Israel . C'est incroyable de voir le nombre de
joueurs et de théoriciens de haut niveau . Dans la pratique moderne
, cela a commencé par le premier champion du monde officiel Steinitz
. Il y eut ensuite : Lasker , Botvinnik , Tal et Bobby Fischer ( il
était américain mais juif par sa mère et son père . Il était
antisémite ). Kasparov est également considéré comme un juif , or la
tradition , la judéité est transmise par sa mère , cette dernière
n'étant pas juive on ne peut le considérer comme un juif à part
entière ( de Jean Louis Eeckhout , il a quand même du sang juif qui
coule dans ses veines ). En dehors des champions du monde , il y eut
de grands théoriciens juifs également à savoir : Tarrash ,
Rubinstein , Rété et Nimzovich. Plus près de nous il y a Mark
Dvoretsky .
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Vladys mon basset Hound
Open international de Cappelle la Grande en 2008
Garry Kasparov vient de perdre une pièce en rapide contre W Anand
La seule chose qui permet au mal de triompher est l'inaction des hommes de bien (Edmund Burke 1729-1797) De Albert CAMUS "En vérité le chemin importe peu, la volonté d'arriver suffit à tout".
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