Sur la photo le GMI Anatoly Vaiser
La 1ère publication nous explique comment Svechnikov a fait le choix de jouer ses propres ouvertures , entendez par là , de les créer voire de les améliorer. Je l'ai rencontré à Cappelle la Grande à l'occasion de la dédicace de son livre du même nom.
Svechnikov traite du choix de l'ouverture et répond à l'éternel question : Quelle ouverture choisir ? Quelles variantes jouées ? Comment évaluer une position .nous explique .
Les joueurs de ma génération ont souvent pris pour modèle la méthode Russe , nous avons tous travailler en premier les finales , puis maitrisé les mats classiques , travaillé les combinaisons en milieu de jeu , puis amélioré nos ouvertures en travaillant quelques coups de variantes dites théoriques en tenant compte des améliorations qui étaient publiées dans les informateurs , nous avons quasiment tous joué et rejoué les parties des grands maîtres
Svechnikov vous parle ..............
La seconde mort du jeu d'échecs ?
Pour la séconde : Dans le passé, Raoul Capablanca possédait une telle maîtrise du jeu qu'il disait à qui voulait l'entendre que le jeu d'échecs l'ennuyait et qu'il fallait trouver autre chose car ce jeu n'offrait plus de réelles perspectives d'amélioration ; Alekhine dont les échecs était un Art va lui démontrer que d'autres voies peuvent être améliorées .
Durant le match Karpov - Kasparov ces deux super champions ont démontré que l'étude de l'ouverture poussé l'extrême permettait d'évaluer la finale, c'est à dire de l'anticipé. Dans ce match, les deux adversaires en sont venus à jouer les mêmes schémas tant avec les blancs qu'avec les noirs ce qui est exceptionnellement rare à ce niveau ( Ce qui fit dire à Bobby Fischer que ce match était tronqué et qu'il souhaitait en faire la preuve ) . Plusieurs lignes de jeu de l'Est Indienne et du Gambit de la Dame ont ainsi été étudiées jusqu ' à la finale ( De Jean Louis Eeckhout , je me souviens encore de cette période , étant joueur du pion 1.d4 , j'en ai tiré un réel profit ).
Pour Svechnikov l'étude de l'ouverture jusqu'à la finale est habituelle. Il va même plus loin : actuellement affirme t-il , l' évaluation d'une ouverture c'est l'évaluation d 'une finale .
Des "N" féroces
Vous avez tous vu cette lettre "N" dans les commentaires des parties des GMI , il s'agit de "Nouveauté théorique ".
Dans une partie Beliavski -Svechnikov du zonal soviétique de 1978 , une sicilienne Svechnikov bien entendu , les noirs parvinrent à trouver une amélioration au 25ème coup de l'ouverture , dans la finale donc , fruit d'une analyse "maison". Bien entendu cette position avait été étudiée par les deux adversaires , qui se connaissaient bien , longuement avant la partie . Béliavski dut concéder la nulle , cette "N" de Svechnikov lui coûta l'interzonal.
Mais beaucoup plus impressionnant encore est le récit que fit Svechnikov de l'impact d'une simple amélioration théorique dans la carrière du GMI Toukmanov. L'histoire débute en 1983, le soviétique Novikov révèle à cette époque à Svechnikov qu'il a découvert une "N" dans la défense Grunfeld.
Aussi lorsqu'un an plus tard , Novikov rencontre Toukmanov , Svechnikov est-il vivement intéressé par la partie. Le résultat ne tarde pas 1/0 rapide.
Le fut le début d'une mise en difficulté de la défense Grundfeld qui se confirma dans une partie Eingorn - Toukmanov . Ces problèmes dans la Grundfeld furent pour Toukmanov des catastrophes d'ouverture.
Ils marquèrent un arrêt brutal dans la carrière de Toukmanov.
De Svechnikov " Dis moi comment tu ouvres, je te dirai qui tu es "!
Svechnikov classe les joueurs en trois groupes en fonction de leur approche de l'ouverture.
Le premier groupe
A pour chef de file Anatoly Karpov. Mais on y trouve les joueurs tels que Timman, Ribli, Bamachov , etc... Ceux-ci sont au courant de toutes les "N" (Nouveauté Théorique) publiées de le monde. Ils envisagent l'ouverture d'après les dernières idées de la théorie. Ils transfèrent ainsi le poids de la partie dans le milieu de jeu. Ils choisissent dans les ouvertures des positions qui correspond à leurs goûts personnels. Mais cette approche suppose une énorme mémoire échiquéenne et un travail considérable pour se tenir constamment informé.
Le second groupe
est constitué par les " joueurs chercheurs " tels que furent Botvinnik ou Boleslavski. Leurs recherches sont les plus actives . Leur principal représentant est Efim Geller. Portisch appartient aussi à ce groupe évidemment restreint. leurs connaissances des "N" est encore plus encyclopédique. Mais surtout, ils créent eux-mêmes la théorie. C'est évidemment un chemin tgrès difficile .
Le troisième groupe
est celui que Svechnikov qualifie de " joueurs à direction de recherches " Ils produisent des changements importants dans les ouvertures. Mais ces modifications sont toujours étroites, précises , pointues en même temps que parfaitement étudiées. Svechnikov appartient de son propre aveu à ce groupe qui comprend en outre Polougaiesku, Kortchnoi, Kasparov. Mais pour ces joueurs aussi l'étude est incessante . Le champ de leur connaissance s'élargit constamment. De sorte qu'ils finissent par rejoindre le second groupe, celui des joueurs chercheurs, c'est le cas pour Polougaieski .
Ce le fut aussi pour Bobby Fischer. Longtemps le répertoire de l' américain fut étroit , et il appartenait à l'évidence à ce 3ème groupe. Cependant le championnat du monde à Reykjavic contre le russe Boris Spassky a montré un autre Fischer avec des ouvertures entièrement renouvelées ; aussi peu t-on le considérer depuis comme un de ces " joueurs chercheurs" du second groupe.
C'est exactement le même cas pour Kasparov depuis son match contre Karpov. Svechnikov soulève le problème Karpov , Celui-ci n'a , en effet , jamais reconnu l'importance décisive de l'ouverture. Si Karpov ne connait pas l'ouverture , il ne l'a joue pas bien. Cela n'arrive jamais à Garry Kasparov. Mais à la fin du match , Kaszparov imposa sa conception du jeu. Karpov fut obligé d'analyser les ouvertures jusqu' à la finale.
Svechnikov envisage un 4ème groupe avec ironie, celui-ci serait constitué par des joueurs de talent , les dilettantes de génie. Mais à la réflexion il ne trouve pas de GMI pour le représenter . Boris Spassky propose le GMI Yougoslave Ivanovic qui pratique des ouvertures originales. Mais Svechnikov parait ne pas comprendre car quand il joue contre lui , il ne franchit pas le cap de l'ouverture. Svechnikov surenchère en disant que si ce joueur avait été russe, il ne serait pas grand-maître.
Quand Svechnikov n'était qu'une seconde catégorie
Comment étudier un début ? Cette question Svechnikov se l'est bien posé jeunes , dès l'âge de 13 ans , alors qu'il n'était encore qu'un joueur de seconde catégorie . Personne ne pouvait l'aider. Aussi a t-il d'abord pensé à lire davantage, y compris des monographies sur les ouvertures . Il se disait " même si je n'en retiens que 5% , au bout de cinq ans j'aurai accumulé beaucoup de connaissances". Aussi commença t-il à cette époque l'étude des livres. Mais sans obtenir aucun résultat sérieux.
Chaque partie était un nouveau problème. Quelle ouverture jouer ? Quelle variante ? Comment juger cette variante sur l'échiquier ? Est-elle nettement avantageuse, légèrement meilleure ou égale ?
La conclusion de Svechnikov à laquelle il aboutit fut qu'il fallait changer de méthode et étudier concrètement par soi-même les variantes . Il lui fallait chercher des améliorations " à la maison " et des réfutations de la théorie. De plus , afin que l'adversaire tombe dans ctte préparation, ces améliorations devaient se situer le plus tôt possible dans la partie.
C'est à cette époque qu'une amélioration d'une ligne de jeu analysée par Ludek Pachman devait transformer l'existence de Svechnikov. Il s'agit de la première analyse qui donna naissance à la variante qui porte son nom la " Svechnikov" dans cet ouvrage après :
1. e4 ç5
2. Cf3 Cç6
3. d4 çxd4
4. Cxd4 Cf6
5. Cç3 e5
6. Cdb5 d6
7. Fg5 a6
8. Fxf6 gxf6
9. Ca3 b5
Pachman proposait une analyse à base de sacrifice Fxb5 suivi de Cxb5 , il concluait l'analyse par un gain blanc alors que le jeune Svechnikov était , par l'étude, parvenu à la conclusion inverse.
Ce fut le départ de nombreuses victoires obtenues grâce à la réfutation , et aussi celui d'une méthode, Svechnikov rechercha avant tout les fautes dans les parties de GMI publiées et dans la théorie. Des améliorations jusque dans les finales multiplièrent ses résultats .
De Jean Louis Eeckhout
Vous avez compris, Svechnikov s'est mis en quelque sorte à travailler comme Bobby Fischer qui avait ouvert la voie. Il a recherché des améliorations et a contesté certaines études théoriques. Il a crée ses propres variantes pour les adapter à ses goûts personnels afin de jouer en situation de confort tout en créant un effet psychologique chez l'adversaire qui lui ne s'attendait pas à devoir jouer en terrain inconnu.
La constitution du répertoire d'un GMI
Avec les blancs Svechnikov joue 1.e4 avec les idées exposées ci -dessus , que fallait-il employer contre la défense sicilienne ? Accepter la Najdorf ? La Paulsen ? etc.... Il lui fallait prendre une décision générale pour lutter contre les siciliennes . c'est pourquoi il choisit après :
1.e4 ç5
de jouer
2. ç3 qui n'était pas encore étudié par la théorie .
on considérait que 2... Cf6 permettait aux noirs d' égaliser rapidement, mais en étudiant cette ouverture à la maison des jours et des jours , les chances de gain devenaient alors très fortes pour un joueur préparé !
Svechnikov préparait ses parties , il a amélioré plusieurs lignes de jeu. Son répertoire d'ouverture est constitué de ses propres parties, de ses propres fautes, c'est un matériel concret.
De Jean Louis Eeckhout
Svechnikov était en avance dans les études , il a pu ainsi se constituer des variantes clé en main , lesquelles lui on permit de ne pas se faire surprendre par tel ou tel coup joué par son adversaire. Un homme prévenu en vaut deux. Svechnikov a écrit dans son livre que la variante 2. ç3 lui a permis de faire vivre sa famille tout au long de sa carrière qui se poursuit encore aujourd'hui. Vous l'avez compris , il y a l'amateur et le professionnel , pour devenir un très bon joueur il faut étudier ses propres erreurs puis celles des autres joueurs afin d'améliorer son jeu , d'où cette nécessité de noter ses parties pour les étudier à la maison et avec quelques bons livres et Houdini 3.0 chercher des coups qui peuvent améliorer votre jeu que cela soit dans l'ouverture , dans le milieu de jeu ou dans les finales.
A méditer .............
Svechnikov élargit cette méthode de constitution d'un répertoire. Il a toujours essayé de réduire au minimum les possibilités de l'ouverture ( c'est à dire sortir des sentiers battus qui sont trop souvent pratiqués par les joueurs).
Par exemple en jouant :
1.e4 e5
2. Cf3 Cç6
3. d4
on évite l'espagnole , mais il est possible d' éviter la Partie Russe souvent pratiquée en URSS par l'intervention de coups :
1. e4 e5
2. d4 exd4
3.Cf3
Pas de Pétrov car 3... ç5 ? serait une faute.
Il est intéressant de noter que Svechnikov pense que l'étude de cette variante peut être menée exhaustivement en une semaine en travaillant sérieusement.
Svechnikov cite d'autres cas de limitation d'un répertoire : Celui du GMI Koupreitchik qui ne joue que la variante avec a4 dans l'Espagnole avec les blancs et 4... Cd4 lorsqu'il a les noirs.
De même lorsque le GMI Timochtchenko remit à jour son répertoire de début, il choisit la Catalane qui implique aussi un chemin étroit.
Après
1. d4 Cf6
2. ç4 e6
3. g3
évite la Nimzovitch qui se produit après
3. Cç3 Fb4
ou encore l'Ouest Indienne après
3 Cf3 b6 .
En conclusion
Il existe plusieurs façons de se constituer un répertoire d'ouvertures .
La première
Est de se plonger simplement dans celui des GMI et d'en adopter la diversité . Mais seul Kasparov est capable d'assimiler toutes les "N" éditées.
La seconde
Est de réfléchir par soi-même , et avec des amis, en considérant les monographies comme des supports.
La troisième
Est celle que préconise Svechnikov , il s'agit d'apprendre par soi-même les débuts, d'analyser ses propres fautes. Les monographies alors ne sont utilisées que pour fournir un travail personnel sur les positions critiques de la théorie . Et pour chacune de ces positions trouver quelque chose de personnel .
De Jean Louis Eeckhout.
Il ne s'agit pas de créer un nouveau système voire une ouverture mais simplement de tester quelques coups en les analysant à la maison puis de les jeter en pâture à vos adversaires qui devront ; soient les réfuter, soient s'en accommoder , c'est à dire trouver sur l'échiquier le meilleur coup ou les meilleures variantes . cela suppose que l 'étude maison soit exhaustive. Il faut sortir de la théorie trop conventionnelle et trop usité , il y a un risque mais cela en vaut la chandelle. Car suivre des variantes déjà utilisées implique une excellente mémoire ; une simple inversion de coup et c'est terminé. Il y a encore des chemins non explorés , des voies qui ont été abandonnées mais qui peuvent aujourd'hui refaire surface après quelques améliorations .
Cela s'adresse à des joueurs motivés qui veulent améliorer leur jeu car il vous faudra passer des heures devant l'échiquier à analyser .
Bon courage ! la volonté paye toujours .
Svechnikov présente la Svechnikov
Dans la Svechnikov , en général les noirs obtiennent la paire de Fous , une contre attaque au centre et sur les colonnes "ç" et "g". Cela leur assure un avantage.
Aussi Svechnikov n'hésite t-il pas à considérer que 3.d4 comme une erreur dans la Sicilienne avec Cç6.
Le meilleur coup selon Svechnikov 3. Fb5 ( Variante Rossolimo) .
Sur 3. d4 après
1. e4 ç5
2. Cf3 Cç6
3. d4 çxd4
4. Cxd4 e5
et le Cavalier est allé en b5 puis en a3 après d6 puis en b1 après b5 .
Bref de la case f3 le cavalier blanc a traversé l'échiquier pour aller sur la case b1.
Comment peut-on jouer comme cela aux échecs ?
Pourtant en 1976, même Karpov remarqua qu'il était étrange qu'un grand- maître pût jouer une telle défense qui abandonne la case d5 .
Bronstein soutien Svechnikov , précisant que tout n'est pas si simple et que le Cavalier à la bande compense le trou en d5 . Pour Bronstein Cf5 après e5 est meilleur ce qu'approuve Svechnikov. La position est égale puisque le Cavalier va rester au centre .
Il faut aussi constater que les blancs cherchent toujours à pousser e5 dans la Sicilienne , le plus souvent à l'aide de f4 comme dans la Sheveningue, la Polougaieski, ou la Najdorf. la poussée e5 est un danger permanent dans la Sicilienne qui disparaît avec la Svechnikov. Le seul problème est l'affaiblissement de la case d5 mais comme on le voit, il est compensé par de nombreux avantages alors que la case d5 reste sous contrôle . C'est pourquoi 3.d4 peut être considéré comme prématuré .
Historique de la Svechnikov.
Il faut remonter en 1898 pour trouver trace la première fois du coup 5... e5 dans une partie Tarrash-Janowski. Plus tard se coup fut employé par Lasker dans la 10è partie de son match contre Schlechter en 1910.
D'ailleurs on donne parfois le nom de variante Lasker à cette Sicilienne. Alekhine l'utilisa également en 1935 mais ce sont les Argentins qui ont commencé à travailler sérieusement cette variante dans les années 1950. Leur centre d'intérêt était surtout constitué après Fxf6 gxf6 et a6, Ca3 par le coup ... d5!? . C'est la variante pélikan qu'on nomme également variante "Argentine" . Les noirs égalisent avec ce coup qui n'est pas pourtant le plus fort : ... f5 ! est meilleur.
Dans les années 60, Larsen joua souvent la variante avec .... Fe6 .
Le travail de Svechnikov débute à partir de 1963. Il n'avait de son propre aveu , aucune compréhension de cette ouverture sauf de la réfutation de l'analyse du livre de Ludek Pachman qui fut le point de départ de ses analyses. Il est significatif que peu de joueur jouaient Cdb5 après ...e5 seule la théorie envisageait ce coup.
En 1964 , Timochtchenko commença l'étude de Cdb5 reprise par plusieurs MI et GMI.
Svechnikov prétend que Timochtchenko est le seul joueur qui ait appris beaucoup sur la variante. Ils l'a jouèrent ensemble vers 1966 et 1967 mais sans analyse commune.
La variante se maintient malgré des recherches sérieuses . Selon Svechnikov , les femmes la joueraient plus souvent, parce qu'elle sont pragmatiques.
Depuis ses gains contre Sax et Adorjan dans le match URSS - Hongrie de nombreux joueurs s'intéressent maintenant à la variante . Pas moins de 8 GMI la pratiquent assez régulièrement.
Comme dit le maître Vaiser " le joueur d'échecs est un sportif qui doit s'entrainer comme n'importe quel athlète et commencer par des exercices d' échauffement .
Stage de Vichy en 1985
Introduction aux méthodes d'analyses soviètiques
Suite du n° 321 EE Novembre 1985 - Article publié par Yves Lamorelle Maitre FIDE.
Quelles méthodes permettent de s'améliorer aux échecs ? Fut la question générale autour de laquelle se sont articulées les interventions d'Anatoly Vaiser , selon lui, la base de toute progression c'est l'expérience personnelle.
A l'école du meilleur entraineur mondial
C'est aussi l'avis de eelui qui est unanimement considéré comme le meilleur entraineur du monde : M. Dvorietski . C'est à sa source que Vaiser avoue puiser nombre de ses suggestions . Rappelons que Dvorietski possède une bien singulière carte de visite dans le monde échiquéen ; sa spécialité est de former des champions du monde cadets et juniors. Ce fut le cas pour Tchékov en 1975.
Mais Dvorietski fut aussi l'entraineur de Youssoupov , de Dolmatov et enfin de Dreev qui fut deux fois champion du monde.
Vous vous demandez comment concrètement votre propre expérience personnelle peut devenir l'outil essentiel de votre progression ? Vaiser propose dans un premier temps de travailler sur un matériel constitué de plusieurs dizaines de vos parties . Il faut en découvrir les défauts mais aussi les qualités. Pour cela il est nécessaire d'utiliser une grille de paramètres pour les trois domaines de la partie : L'ouverture , le Milieu de partie , la finale.
( De jean-louis Eeckhout)
Cette méthode est aujourd'hui répandue chez les entraîneurs français . Ainsi il y a trois années de cela , j'ai contacter Fabrice Morrachini entraineur à la FFE pour lui demander de m'améliorer. Il m'a tout d'abord demander de lui transmettre des parties que j'estimais être d'un intérêt pédagogique. Au terme de trois semaines , et après des études des trois phases de la partie , je reçois par mail son compte rendu sur mes qualités de joueurs.
- Dans l'ouverture je n'ai rien inventé, je suis classique , j'ouvre 1.d4 avec les blancs et avec les noirs contre 1.e4 je joue la Sicilienne Najdorf tout ceux qui ont joué contre moi le savent depuis 1972 à l'AJEC et 1980 à la pendule .
- Dans le milieu de partie ( cela ne fut pas une surprise pour moi car à force de jouer aux échecs on finit par ce connaître ) , je suis très créatif , j'arrive à redresser une position qui met défavorable, je suis très combatif , c'est dans cette phase de la partie que je m'exprime le mieux et que je pose des problèmes à mon adversaire car j'évite de jouer des variantes classiques , je recherche le bon coup dans la position , en fait je travaille par schéma comme les professionnels , cela est dû à ma pratique dans le jeu différé où il faut revenir à chaque fois sur la position.
- Dans la phase finale , je me suis affaibli avec l'âge . J'étais plus performant dans le passé , désormais je gaffe par manque d'entrainement. Ceci dit dans des finales complexes uniquement car dans certaines je suis très performant.
J'ai souhaité mettre en ligne mon expérience qui confirme les directives de Vaiser dans liiées à l' apprentissage des échecs. Je suis à 200% sur la même longueur d'ondes.
L'utilité d'une cartothèque ( par Vaiser)
C'est l'utilisation de ces paramètres qui permet d'aboutir à une réelle personnalisation de l'étude.
Une fois répertoriés défauts et qualités , le travail s'oriente dans deux directions :
- Remédier à chaque défaut
- Développer chaque qualité.
C'est ici qu'un entraîneur tel que Dvorietski peut être formidablement utile . Grâce à sa cartothèque qui contient une cinquantaines de thèmes l'entraînement est alors adapté rigoureusement à l'élève en fonction des spécificités propre de son jeu , préalablement établies .
Un exemple de ces thèmes
- L'échange
Maîtrisez-vous ce domaine ?
Rappelez vous que Botvinnik affirmait que bien jouer aux échecs c'est tout simplement avoir " bien " échangé les pièces.
On comble toutes les lacunes et tout ce qui semble ennuyeux ou peu agréable , soit par des exercices systématiques extrait d'une cartothèque analogue à celle de Dvorietski , soit par quelques autres méthodes. Ceci est le canevas théorique d'un entrainement scientifique.
Les paramètres de votre portrait échiquéen
L'élaboration de la grille des paramètres d'analyse constitue bien évidemment la principale difficulté théorique . Elle nécessite de la précision. Ainsi si l'on examine le jeu de l'élève dans le milieu de partie, la différence habituelle est nécessaire entre le calcul des variantes et la compréhension de la position, entre le jeu tactique et le jeu stratégique donc , est un élément d'appréciation beaucoup trop grossier pour être efficace. Il est absolument indispensable de rentrer dans les détails.
Vaiser propose pêle-mêle quelques interrogations de type :
- Etes-vous à l'aise dans les structures avec : Un pion isolé ? , Pions pendants ? Centre fermé ? etc.......
- Calculez-vous rapidement ?
- Jugez-vous correctement ce qui est calculé ? Très vite ?
- N'oubliez-vous pas quelques répliques adverses ? Etc.....
Certains paramètres englobent le comportement du joueur . C'est le cas du zeinot.
- L'indécision est un défaut auquel il faut y remédier puisque , tel l' âne de Buridan, elle paralyse le joueur et l'entraîne à la perte dans la crise de temps.
La concentration en est une autre. Savez-vous ne pas discuter pendant vos parties , et ne vous laissez jamais distraire même par quelque jolie spectatrice?
Savez-vous jouer dans les faiblesses de votre adversaire et choisir en fonction de ce dernier vos ouvertures ?
( De Jean-Louis eeckhout
Il est important de connaître les faiblesses de votre adversaire pour le mettre en mauvaise posture sur le plan psychologique . Vous devez étudier les défaites, elle sont révélatrices d'un mal être dans tel ou tel système. Si vous constatez que votre adversaire perd souvent des parties face à la défense Benko , alors il faudra la jouer en prenant le soin d' étudier au préalable la variante qui l 'a fait perdre pied . Il faut que ce mal être ce répète régulièrement , sinon méfiez-vous de votre adversaire il peut avoir travaillé ses points faibles dans l'ouverture ou milieu de jeu . La prudence est de rigueur ).
Dans une interview donnée par Dvorietski dans le journal soviétique 64 , il a écrit ceci " Le problème de l'entraîneur est d'obliger l'élève à travailler activement les échecs. Pour cela il faut lui proposer des exercices qui peuvent l'aider à se dèbarasser des insuffisances échiquéennes concrètes , qui sont liées aux faiblesses humaines habituelles.
Pour la composition et la systématisation de mon fichier je ne mesure pas le temps. En examinant des centaines voire des milliers de parties , je choisis les positions qui conviennent le mieux pour un maximum d'efficacité.
- Certains exercices sont destinés à développer les capacités de calcul ou d'intuition .
- D'autres l'art de l'attaque , de la défense.
Il faut tenir compte du fait que chaque individu exige une approche toute particulière et on doit souvent adapter le système à un nouvel élève.
Vaiser a annoncé la publication prochaine , attendue depuis si longtemps , d'un livre de Dvorietski consacré à ses méthodes d'entraînement et aux exercices qu'il propose. Il est probable que cet ouvrage littéraire échiquéen deviendra l'outil scientifique que chaque joueur ambitieux espère pour s'entraîner efficacement.
Les conseils d'une grand-maître
Comment surmonter toutes ces difficultés ?
Il est un fait c'est que les connaissances livresques ne sont pas suffisantes . S'il existe une littérature sur les structures de pions " pion isolé " ou "pions pendants" ne nombreuses structures ne sont pratiquement pas étudiées en tant que telles par la théorie. Pour les premières il est indispensable de connaître tous les plans qui ont été utilisés par les GMI pour se débrouiller avec ses pions dans les trois phases de la partie
. Il faut se constituer soi même une serié de parties modèles et de en tirer les leçons. Enfin il faut forcer certaines finales à livrer leurs secrets .
Savez-vous par exemple que l'association :
- Dame + Cavalier est supérieur à Dame + Fou ? - Maitrisez-vous les finales 4 pions contre 3 pions quand chaque camp posséde une Tour ? (nulle) - un Fou? (nulle) - un Cavalier ? (gain).
Dans la même optique, Vaiser recommande les blitz de trois minutes pour fouiller les finales :
- Fou + Cavalier contre 2 Cavaliers .
- 2 Fous contre deux cavaliers.
- 2 Fous contre Fou + Cavalier .
Le sésame du jeu d'échecs
A la différence de Sviechnikov , Vaiser ne croit pas à la toute puissance de l'ouverture. Vaiser ne nie pas certes que le répertoire des débuts doit être travaillé, qu'il faut être immunisé contre les surprises dans ce domaine. Mais lorsqu'il cite lui aussi le cas de Karpov Anatoli qui dans sa jeunesse connaissait mal les ouvertures , c'est pour en faire valoir le côté positif : Le développement de l'intuition que cette méconnaissance suscité. Pour Vaiser le sésame des échecs n'est pas dans l'ouverture , mais selon son expression, dans "le choix du coup " . C'est à dire que dans toutes les phases de la partie il est lié ( le coup) à une bonne anticipation intellectuelle , à l'arbre de variantes et à l'évaluation de la position finale de chaque variante .
Vaiser donne quelques méthodes .
Un bon moyen de progresser jouer contre Steinitz !
Le processus de résolution d'une étude n'est pas étranger à la recherche du choix du bon coup. Viaser à la suite de Dvorietzki le recommande .
Une bonne formule pratique est d' utiliser 30 à 40 mn à la recherche en groupe de la solution. L'entraineur qui doit bien connaître l'étude proposée répond ( réfute) les propositions. Tout est bon pour améliorer sa capacité de calcul.
Mais l'une des méthodes d'entrainement les plus efficaces utile le support simple d'une partie modèle , c'est à dire abondamment commentée. Toutefois il ne s'agit pas de la rejouer pour s'en imprégner ! On en stoppe la lecture à chaque instant riche du point de vue du calcul. On se donne 20 à 30 mn pour en trouver les continuations . Puis on compare avec les commentaires.
La meilleure situation pratique est celle d'un groupe de 3 à 4 joueurs encadrés par un entraîneur. Celui-ci propose donc une partie dont il connait bien les analyses , par exemple la partie Steinitz - Lasker. Il en fait défiler les coups sur l'échiquier, lorsque l'entraîneur se décide d'arrêter de poursuivre la partie, les joueurs prennent la place de l'un de ces champions . Chacun travaille seul , la pendule est mise en marche , chacun note les variantes envisagées.
L'entraineur poursuit le cours de la partie par le coup choisit par Steinitz ou Lasker . Il est possible de stopper ainsi la partie entre 3 et 15 fois pour forcer l'analyse et le calcul des joueurs.
On peut aussi commencer la méthode par une finale , peu importe !
Il peut arriver que le coup proposé soit meilleur que celui joué par Steinitz ou Lasker.
On peut aussi attribuer des points à chaque joueur pour qu'il puisse suivre sa progression dans la compréhension d'une position. Pour cela il suffit d'attribuer au coup joué par Steinitz ou lasker une note de zéro . Le joueur qui ne trouve pas le ou les bons coups se voient attribuer un - 1 puis un - 2 et ainsi de suite ..........selon la faiblesse de la proposition . Si le coup trouvé est meilleur que celui joué dans la partie modèle alors la notation devient positive + 1 puis + 2 puis + 3.
A la fin de la partie on fait un bilan . Si celui-ci est positif ++ , ce qui arrive évidemment rarement, c'est que l'on à mieux joué que le grand-maître qui conduisait la partie.
De jean louis Eeckhout
Ainsi s'achève le travail réalisé par Yves Lamorelle .
Je suis convaincu que les méthodes de Dvorietski , Vaiser , Sviechnikov vous seront d'une grande utilité . Derrière tout cela il y a un travail de longue haleine sans forcer pour ne pas se décourager. Le temps travaille pour vous , il n'y a aucun doute sur l'amélioration non pas de vos performances mais de la compréhension du jeu . Il faut se faire plaisir à jouer avant tout autre chose.
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