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lundi 6 juin 2016

Il nous a quitté ! Victor Kortchnoï est décédé ce 6 juin 2016



Viktor Lvovitch Kortchnoï  est un joueur d'échecs né le 23 lars 1931 à Leningrad en URSS, il est décédé  le 6 juin 2016 à  Wohlen dans  une commune suisse.

Victor Korchnoï est  devenu  un  dissident de  l'union soviétique en  1976, il va  obtenir  l'asile  politique en Suisse ce qui lui permettra de  disputer  deux  matchs  de championnat du monde contre Anatoli Karpov  de  vingt ans son cadet 1978 et  1981.   En 1992, Victor Korchnoï obtiendra  la  nationalité Suisse. Grand Maitre  International en  1956 Victor Kortchnoï fut  pendant plus de trente ans un des dix meilleurs joueurs du monde.

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Victor Kortchnoï n’a jamais été champion du monde,  son  palmarès est des prestigieux. Il fut candidat au championnat du monde à dix occasions : en 1962, puis, sans interruption, de 1968 à 1991. Quatre fois finaliste du cycle des candidats, il remporta la finale contre Boris Spassky en 1977-1978 et face à Robert Hübner en 1980-1981. 

C'était  un  joueur combatif doté d'une  formidable  résistance.

Il possède un des plus grands palmarès de l'histoire du jeu avec plus de 220 premières places



 seul ou ex æquo en tournoi adulte, victoires en match, médailles d'or en compétition par équipes (sans compter ses victoires dans les compétitions junior ou sénior) à son actif

Son palmarés
Quadruple champion d'URSS en 1960, 1962, 1964-1965 et 1970 et quintuple champion de Suisse en 1982, 1984, 1985, 2009 et 2011. Kortchnoï a remporté quatre fois le  tournoi de  Wijk aan zee en  en 1968, 1971, 1984 et 1987, deux fois le  tournoi d'Hastings en 1955-1956 et 1971-1972, deux fois le mémorial Capablanca en 1963 et 1969 et, à deux reprises, le Festival de  Bienne en 1979 et en 2001, à 70 ans .  Il termina premier du championnat des Pays Bas en 1977 et reçut l’ Oscar  du meilleur joueur de l’année 1978 devant Karpov. 

 Quintuple  Champion d'Europe  par équipes   avec l’URSS dont deux fois meilleure performance individuelle et six fois membre de l’équipe d’URSS qui remporta les Olympiades  d'échecs en 1960 et de 1966 à 1974.   Victor Kortchnoï remporta la médaille d'or individuelle au premier échiquier de l'équipe de Suisse lors de l'  Olympiade d'échecs de  1978 et des  championnats du monde  par équipes en   1985 et 1989 ainsi que trois médailles d'or et trois médailles de bronze individuelles lors des olympiades disputées avec l'équipe d'URSS.


D’une longévité sans équivalent dans le circuit professionnel, Kortchnoï a affronté tous les   Champions  du monde  depuis Botvinnik en 1952 jusqu’à  Carlsen  en 2004. 

Il a un score égal face à Botvinnik  et Bobby Fischer et a un score positif face aux champions du monde Mikael Tal et Tigra Petrossian  et  Boris Spassky qu'il a battus lors des matchs des candidats.

Kortchnoï devint champion du monde senior en septembre 2006 .  En janvier  20017 à 75 ans, il comptait encore parmi les cent meilleurs joueurs du monde. En Juilley 2009 au tournoi open de  Grächen  et  en  juilley  2011 au  tournoi open de Loèche  les  Bains,  il fut consacré champion de Suisse, devenant, à 78 et 80 ans, un des plus vieux joueurs d'échecs à remporter un titre national


Victor Kortchnoï sur Wikipédia


D’origines Ukrainienne  et Polonaise, Kortchnoï naquit à Léningrad le  23 mars  1931  et connut une enfance très difficile. Ses parents se séparèrent très tôt. Sa mère pianiste, d’origine juive ukrainienne, était une femme excentrique, dont le souci principal était de pouvoir nourrir son fils, ce qu’elle ne réussissait pas par manque d’argent. Elle laissa Viktor à son époux, un ingénieur en réfrigération d’origine catholique polonaise, membre du Parti Communiste , professeur de langue et de littérature russe et qui s’était remarié.
De septembre  1941  à janvier  1944 , Kortchnoï survécut au terrible siège de Léningrad  En 1941, son père, qui pensait que Léningrad était près du front, décida que Viktor devrait être évacué dans l' Ourak  ou en Asie centrale comme les autres écoliers de Léningrad, mais sa mère, qui craignait les bombardements des trains, vint le chercher dans le camp où il se trouvait et Kortchnoï retourna à Léningrad. Son père fut envoyé au front et tué en novembre 1941, puis, quand son oncle disparut, Viktor resta chez sa grand-mère paternelle, une aristocrate polonaise ruinée et malade. Lorsqu'elle mourut en mars 1942, Kortchnoï et un voisin enveloppèrent le cadavre dans un drap et allèrent l’enterrer, en secret, dans la tombe familiale au cimetière, ce qui lui permit de toucher deux rations. Sa belle-mère le prit définitivement avec elle. Au cours de l'été 1942, Viktor fut envoyé à l’hôpital : il souffrait de dystrophie (La dystrophie désigne toute altération cellulaire ou tissulaire acquise, liée à un "trouble nutritionnel" (vasculaire, hormonal, nerveux, métabolique).

Stephen Hawking est un des malades atteints de dystrophie neuromusculaire les plus connus.


. Kortchnoï hérita de cette période un tempérament de lutteur qui ne renonce jamais dans l'adversité ainsi que la persévérance face aux épreuves et après les défaites.
À l’âge de six ou sept   ans, il avait appris à jouer aux échecs avec son père, et, en  1943 , lorsque l’étau du siège de Leningrad se desserra, il participa à son premier tournoi junior. À l’automne  1944  il s’inscrivit au club d’échecs (ainsi qu’aux clubs de musique et de récitation) des Pionniers de Leningrad. Il fut entraîné par Abram Model (un ancien entraîneur de Mikhaïl Botvinnik), Andrei Batuyev et, à la fin de la guerre,  Vladimir Zak     . Kortchnoï progressa rapidement. En 1945, il atteignit le niveau d'un joueur de première catégorie. En   1946, il remporta le championnat de Léningrad  junior à sa deuxième tentative et se qualifia pour le championnat d’URSS junior, remporté par Tigran Pétrossian , où il termina 11e-12e. En 1947, il remporta le championnat d’URSS junior, et il récidiva l’année suivante en terminant premier ex æquo avec Iivo Neï. En 1949, il marqua 5½ points sur 6, au premier échiquier de la très forte équipe junior de Leningrad, au championnat national junior par équipes, ce qui lui valut le titre de candidat maître.

Parallèlement à sa passion pour les échecs, Kortchnoï étudia pendant six ans à l’université de Leningrad pour devenir historien et décrocha un diplôme en histoire en 1954.


La défection et le boycott (1976-1977)

Au deuxième semestre de 1975 , Kortchnoï participa à la spartakiade  des peuples d'URSS (en juillet), puis fut autorisé à participer à un tournoi international à Moscou (3e-5e du mémorial Alekhine, en octobre-novembre), et, en décembre 1975, à jouer lors du tournoi d ' Hastings  (il finit 4e). Il en profita pour emmener des livres d'échecs auxquels il tenait et des albums de photos qu'il fit parvenir à Sosonko maintenant fixé aux  Pays Bas . À l’issue du tournoi IBM d’Amsterdam, qu’il remporta en juillet 1976 à égalité avec Tony Miles  Viktor Kortchnoï  lui demanda comment prononcer l’expression « asile  politique  » en anglais. Le lendemain, il se rendit dans une gendarmerie et demanda l’asile politique aux Pays Bas . Après quinze jours passés en cachette dans une chambre sous les toits, il se vit accorder un permis de séjour de six mois. Il devint, dès le 12 août 1976, membre de la fédération néerlandaise d’échecs dont il remporta le championnat en 1977.

La fédération soviétique instaura un boycott contre Kortchnoï. Les organisateurs de tournois furent mis devant un choix clair : ou bien la présence des joueurs soviétiques, ou bien celle de Kortchnoï.

Dans les années  1970 , plusieurs forts joueurs d’échecs abandonnèrent l’URSS, et Kortchnoï fut le plus prestigieux d’entre eux, ce que ni la fédération soviétique d’échecs, ni même le Kremlin ne lui pardonnèrent jamais. Une lettre de condamnation fut publiée, signée par presque tous les grands maîtres soviétiques : seuls  Mikhaïl  Botvinnik , David Bronstein (son ami fidèle), Boris Spassky (parti vivre en France) et Boris  Gulko(futur champion d’URSS en décembre 1977 et dissident) refusèrent de la signer. Parallèlement Karpov écrivit sa propre lettre plus modérée. Le nom de Kortchnoï fut rayé des livres d’échecs et des revues soviétiques, les photos le représentant détruites, ses parties ne furent pas publiées en URSS. Les autorités soviétiques demandèrent à la fédération internationale de lui retirer son titre de grand maître.

 


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