(Sur la photo )
Robert James Fischer après avoir remporté le titre de champion du Monde qui mit fin à 25 années de domination Russe.
Tout le monde se souvient encore de cet été 1972 qui a vu la défaite de Boris Spassky le champion du monde en titre .
Mais qui était Robert James Fischer ?
Je vous conseille de lire le magnifique livre de Frank Brady publié sous le titre
" Bobby Fischer profile of a prodigy " publié en 1965 puis remis à jour en 1973 juste après le championnat du monde . Ce livre a été édité par les éditions Payot et rivage pour la traduction française .
J'ai relevé quelques passages ceci pour vous mettre l'eau à la bouche pour les passionnés d ' histoire des échecs .
Robert James Fischer est né à l'hôpital Michael Reese , sur les berges du lac Michigan à Chicago en Illinois , le 9 mars 1943 de Gérard ( Gerhardt en allemand ) Fischer son père biophysicien de profession né à Berlin en Allemagne en 1909 et de Régina Wender sa mère née en Suisse mais d'origine juive ( Ainsi Bobby Fischer est juif par sa mère selon la loi du talmude ) .
Le couple divorça au bout de 2 années , Régina s'occupa seule de ces deux enfants Bobby et sa soeur Joan. Régina infirmière de profession s'installa à Broocklyn à New York Etats Unis .
C'est là que débute l'histoire du plus grand joueurs d'échecs du monde
La majorité des jeunes joueurs d'échecs américains , avides de se mesurer aux grands maîtres et de se faire une réputation , prennent invariablement le chemin de Manhattan . Brooklyn peut s'enorgueillir d'une impressionnante tradition d'échecs . C'est le foyer du célèbre vieux Brooklyn Chess Club , où Franck J Marshall a obtenu ses premiers galons avant de devenir champion des USA , titre qu'il conserva pendant 27 années . Mais si Marshall a été le grand héros des échecs de Brooklyn , Hermann Helms en a été le Dieu . L'inscontestable doyen des échecs américains est né à Brooklyn l'année qui suivit le retrait de Paul Morphy . Enfant Helms jouait contre les grands contemporains de Morphy comme Steinitz ou Marchall . Helms choisi d'être le disciple de Caïssa
( muse des échecs malgré qu'elle ne figure dans aucune mythologie , elle est le pur produit de l'immagination d'un poète anglais Sir William Jones . Un club célébre à Paris portait son nom). En 1904 Helms fonda l'américan chess bulletin . Pendant plus de 50 années il tint la chronique du Brooklyn Eagle . Cette chronique du Brooklyn Eagle commencée en 1893 dura soixante deux années et devint l'une des plus célèbres et des plus appréciés dans le monde .
Helms à l'âge de 80 ans continua à participer régulièrement à des tournois de blitz hebdomadaire du Manhattan Club et Marchall Chess club . Helms allait exercer une influence directe sur la vie de Bobby Fischer en l'aidant à embrasser une fois pour toute la carrière qui fit de lui le plus grand joueur depuis Morphy et peut être le plus grand de tous les temps. Helms dira un jour de Bobby Fischer < Ce garçon est pratiquement invincible >.Helms proposa à Régina Fischer de se rendre avec Bobby à une simultanée donnait par Max Pavey un soir d'hiver 1951 , c'était l'un des tout premiers maîtres et avait été champion d'Ecosse. Bobby Fischer perdit cette partie en donnant très tôt sa Dame. Ce fut pour lui une expérience intéressante qui le motiva pour poursuivre l'étude des échecs .
Les échecs , comme la musique et les mathématiques sont les seuls domaines connus où de petits génies se sont manifestés . Paul Morphy , Samuel Reshevsky et José Raoul Capablanca maitrisèrent les échecs dès leur plus jeune âge . Bobby Fischer n'a pas été reconnu dans sa petite enfance comme un génie . L'âge ou le prodige découvre son talent est un pur hasard. Et si il découvre ses dons très jeune il devra attendre la maturité pour les apprécier et les mettre en pratique. Bobby Fischer affronta des joueurs chevronnés dès sept ou huit ans , il commença à les battre à douze ans . C'est à cet âge que Morphy acquit sa réputation et pourtant il avait commencé bien avant Bobby Fischer. L'éclosion d 'un talent quel qu'il soit se doit d'atteindre une certaine maturité . Bobby Fischer prétendit qu'il prit vraiment conscience du jeu d'échecs à l'âge de dix ans .
La rencontre qui allait changer sa vie fut celle de Carmine Nigro Président du Brooklyn Chess Club qui entrepris d'apprendre les échecs à Bobby . Il fut immédiatement et totalement fasciné par le jeu . Bobby devint membre du Brooklyn Chess Club et pendant les années qui suivirent manqua rarement un vendredi soir . Presque aussi souvent Bobby alla jouer chez les Nigro et à Washington Square Park dans Greenwich Village . Bobby ne gagnait pas régulièrement mais il se souvient qu'à l'âge de neuf ans il était un très honnête joueur , il avait précocement attrapé le virus des échecs
Entre les années 1950 et 1960 , Fischer ( avait 7 ans), participa à des tournois au YMCA et au Brooklyn Chess Club qu'il ne gagna pas , mais il commença à connaître certains succès . A onze ans dira Bobby , j'ai commencé à être vraiment fort .
En 1953 Bobby Fischer ( avait 10 ans) se classe 5ème du championnat du Brooklyn Chess Club .
En 1955 Bobby ( avait 12 ans )devint membre du Manhattan Chess Club , l'un des plus forts du monde , et toute la saison il joua jour après jour , accumulant partie sur partie , acquérant ainsi une formidable expérience et un instinct du jeu qui ne l'a jamais quitté .
Il fit une simultanée contre le GM Reshevsky et remporta une victoire .
Bobby Fischer gagna le premier tournoi du groupe C du Manhattan Chess Club et monta dans le groupe B où il gagna encore lorsque le temps fut venu . Bobby Fischer fut mis en réserve A c'est à dire le dernier groupe avant celui des champions du Club .
En 1956 Bobby Fischer ( avait 13 ans) se mit à fréquenter le Hawthorne Chess Club , qui n'était nullement un club mais la maison de John W Collins qui fit autant pour ces débuts que Nigro Carmine . John W Collins deviendra par la suite son ami, son collègue , son conseiller . Collins fut en 1952 champion de l'Etat de New York . Bobby joua littéralement des milliers de parties de blitz improvisées avec Collins et les hôtes réguliers du Hawthorne presque tous des maitres chevronnés , ou du moins des passionnés d'échecs dont l'enthousiasme pour l'histoire, la culture et la théorie des échecs gagna presque automatiquement Fischer.
Bobby se mit à fréquenter les Collins , il s'attela à la gigantesque bibliothèque qui a fiat de lui le plus cultivé depuis l'introduction des echecs en Europe en 1945. Collins possédait une bibliothèque considérable que Bobby dévora intégralement ; peu de temps après il entreprit de constituer sa propre bibliothèque .
[ en mai 1972 Frank Brady fit l'inventaire de ces volumes , Bobby en possédait 400 et des milliers de journaux et de revues . Un grand nomùbre de livres et revues contenaient des corrections qu'il avait apporté à certains textes ainsi que de observations et suggestions à propos de positions d'ouvertures ou de fins de parties . L un des ouvrages le plus abondamment annoté était celui de Freeborough et Ranken , ouvertures anciennes et modernes s , publié en 1893 ; sur les pages de garde Bobby Fischer avait noté sa propre analyse de la partie écossaise , de la partie italienne , du Gambit Evans, du gambit du Fou du Roi , du gambit danois. Un ouvrage de finales de piones en espagnol de I. Maizelis portait des annotations sous pratiquement chaque diagramme , pratiquement cinquant à deux cents fins de parties . Les ouvrage traitant des ouvertures et des tournois constituaient la majeure partier de la bibliothèque de Fischer , ainsi que des livres sur les fins de parties et des sélections de parties . Apparemment Fischer se souvient de toutes les parties ( ou du moins les plus significatives ) qui se sont jouées dans les différents tournois auxquels il participe, il n'a besoin que d'étudier que celles des rencontres dont il est absent ).
De Jean Louis Eeckhout
Fischer était très organisé et s'entrainait énormément soit environ 16 h00 par jour . Ce travail de titan lui permit de se tenir à jour des nouveautés jouées dans les différents tournois.
John W Collins incita Bobby à se lancer dans la lecture des manuels d'échecs , Collins joua aussi un rôle déterminant auprès d 'autres jeunes américains comme Lombardy , Raymond Weinstein et les Frères Byrne . L' Amérique a assisté à une renaissance des échecs dans les années 1960.
En 1930 , les Etats unis menaient indiscutablement devant les autres nations et gagnèrent des lauriers dans les grands tournois. En 1945 , juste après la seconde guerre mondiale , les Soviétiques relevèrent un défi préalablement lancé par les Américains et le fameux match par radio fut prévu pour l'automne . L'équipe Américaine avec à sa tête des champions de grande classe tels que Denker , Reshevsky et Fine fut décimée par un groupe de joueurs relativement inconnus à l'exception de Mickhael Botvinnik . Ce groupe était composé de Kéres , Spassky, Geller , Taïmanov, Smyslov, Tal , Pétrossian , Pouloiugaïsky , Kortchnoï , Kholmov s 'est partagé la majorité des trophées de la planète. Cette oligarchie va perdurer durant plusieurs années dont seront issus trois champions du monde : Boris Spassky , Mickhael Tal et Pétrossian. Tout ceci sur fond de guerre froide . Les Russes vont s'emparer du titre mondial en 1948 et le concéderont qu'en 1972.
La renaissance des échecs aux Etats Unis débuta magnifiquement avec deux joueurs New Yorkais : Larry Evans et Arthur Bisguier , il faut aussi mentionner Robert et Donald Byrne de Brooklyn . L' Amérique bénéficia un peu plus tard de la venue de deux Gm Pal Benko Hongrie et de Lubomir Kavalek Tchécoslovaquie . Sans oublier le révérend William Lombardy qui a été l'un des meilleurs joueurs américains dès ses jeunes années . Ces joueurs ont redonné à l'Amérique ses lettres de noblesse . Ils ont desséré l'emprise de l'Union Soviétique.
Vaincre l'URSS sur ce terrain , il n'y avait qu'un certain jeune homme en Amérique qui en fut capable : Bobby Fischer.
En 1958 , quelques mois avant son quinzième anniversaire , Bobby Fischer devint champion des Etats Unis sautant ainsi d'un seul coup du rang d'amateur à celui de Grand Maitre. Le nom de Fischer résonnait dans toutes les conversations du monde échiquéen . Fischer aligna treize parties gagnantes à la file contre les meilleurs joueurs du pays , quoi de plus convaincant ? Ce garçon devait être un véritable génie . Comment se comporterait-il face aux Russes ? Quelle sorte d'individu était le nouveau champion ? Une chose est certains , quel impact cette célébrité allait avoir sur un enfant .
Ce qui était évident pour Bobby Fischer c'est qu'il voulait être champion du monde et il le sera en 1972.
Je vous invite donc à vous procurer ce livre et à découvrir son parcours , ses exploits mais aussi ses déconvenues . Il devint l'homme à abattre , les Russes vont tout faire pour lui barrer la route, mais rien ne pourra empêcher ce génie des échecs d'atteindre son but.
A suivre ..................
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